Bonjour. Ça va ? (*)
Héberger son propre serveur à domicile n’est pas toujours simple, à plus forte raison en appartement. Pour cela, il faut trouver l’endroit idéal – the place to be.
Cet endroit est en général délicat à trouver car il est souvent nécessaire de jongler avec différentes contraintes, on se retrouve alors à faire des choix cornéliens qui se soldent par des compromis éprouvants.
Par exemple, la première contrainte qui me vient à l’esprit quand je pense à un serveur hébergé en appartement, c’est le bruit. À moins d’opter pour une architecture entièrement fanless, un serveur même petit pourra être équipé d’un ou plusieurs ventilateurs, qu’on prendra soin de choisir larges et de qualité, avec de beaux roulements à billes bien lubrifiés, par respect pour nos oreilles, notre tranquillité d’esprit et, par voie de conséquence, notre santé mentale.
Malgré ces précautions, on pourra tout de même se retrouver avec du matériel très légèrement audible, qu’on ne souhaitera pas placer dans une pièce de vie. On choisira donc une pièce assez éloignée dans l’appartement. On exclut de ce fait d’office les chambres et le séjour. J’exclus également le bureau, qui est pour moi un lieu de concentration et de travail. On exclura aussi la salle de billard, la salle de bowling, la salle de home cinema et la game room, qui sont des pièces qu’on possède malheureusement assez rarement quand on vit dans une soixantaine de mètres carrés.
Il reste donc en principe les possibilités suivantes :
- La salle de bain : c’est un mauvais choix, surtout si vous avez comme moi tendance à prendre de longues douches très chaudes couvrant de buée l’ensemble de la pièce.
- Les toilettes : pourquoi pas. J’ai connu des gens qui l’ont fait. À condition, soit de placer le serveur en retrait, en hauteur, ou d’avoir des amis capables de viser dans la cuvette en toutes circonstances, même après le 8ème verre de bière.
- La cuisine : c’est un choix honorable, par exemple en positionnant le serveur au fin fond d’un placard. Si la cuisine est ouverte sur le salon, le bruit peut devenir audible. Pour ma part, ayant eu une cuisine fermée dans mon précédent logement, c’est le choix que j’avais fait, faute de mieux.
Bien, maintenant qu’on a trouvé une pièce adéquate, vient le moment de trouver l’endroit exact dans la pièce. Toujours pour des raisons de réduction du bruit, de gain de place, d’esthétique, de diminution des risques de défaillances pour cause de chocs ou de contact avec des substances liquides, un recoin ou un placard est un choix qui s’impose rapidement. Cependant, il convient ne ne pas trop enfermer le serveur, afin que l’air puisse circuler autour et qu’il puisse se refroidir un minimum.
Vous commencez à saisir la gestion des compromis ? Ça ne s’arrête pas là, puisqu’il faudra évidemment acheminer un câble réseau jusqu’à l’endroit élu, à moins que certains masochistes optent pour l’option Wi-fi (vous savez, le truc pour faire du réseau sans fil qui ne fonctionne jamais quand on en a absolument besoin). Les pas-trop-exigeants pourront à la rigueur opter pour le CPL (vous savez, le truc pour faire du réseau qui fonctionne tout le temps mais avec un sacré débit de merde). Les intégristes du gigabit comme moi voudront tirer un bon vieux câble blindé, quitte à le faire cheminer dans tout l’appartement. Dans ce cas, prévoyez de retrousser les manches au minimum, avec au choix, de faire des saignées dans les murs, de coller des gaines passe-fils un peu partout, ou de faire courir les câbles à nu autour des plinthes et des portes en faisant une croix sur les considérations esthétiques.
Maintenant que je pense avoir exposé les principaux axes permettant de trouver THE place to be pour un serveur hébergé à domicile, je vais pouvoir détailler l’endroit où j’ai positionné le mien :
Lorsque j’ai visité l’appartement pour la première fois, j’ai immédiatement été interpelé par un renfoncement présent dans une pièce servant de cellier / buanderie, le renfoncement faisant office de domicile pour un quelconque animal de compagnie à fourrure. Ce renfoncement est saillant de l’autre côté du mur, cet autre côté étant à l’intérieur d’un placard. L’ensemble se trouve proche de l’entrée, lieu d’arrivée de la ligne téléphonique de l’opérateur, et un jour que j’espère avant le prochain millénaire, de la fibre optique. Visualiser l’ensemble avec une description textuelle n’étant pas forcément aisé, je pense que la vidéo suivante sera bien plus parlante. Ne faites pas attention à l’aspect rudimentaire de cette maquette, je n’ai pas eu le temps de la faire à l’échelle 🙂
Ni une ni deux, avant même de continuer la visite, l’appartement venait de gagner des points décisifs. Maintenant que j’occupe cet appartement et que j’ai aménagé ce renfoncement pour mon serveur, je peux en effet témoigner que l’endroit présente les avantages suivants :
- La pièce n’est pas une pièce de vie, elle est situé suffisamment à l’écart des autres pièces.
- Le renfoncement est un endroit à la fois accessible et discret.
- L’endroit est très proche de l’entrée, ce qui est parfait pour tirer des câbles hors des murs. Les câbles en question transitent à l’intérieur du placard, l’aspect esthétique est donc préservé.
Il est également possible de masquer cette installation en fermant le renfoncement avec une trappe. C’est la solution que j’ai adoptée par la suite, en coupant une planche de contreplaqué aux dimensions du trou, puis en y positionnant une poignée, une grille d’aération, et des aimants de placard pour la maintenir en place. Le rendu est très correct.
Au passage, une trappe secrète qui cache un ordinateur, ça me rappelle des moments épiques de Lost, soit dit en passant. À la différence près qu’il n’est pas nécessaire de saisir une suite de nombre toutes les 108 minutes sur ma bécane pour sauver le monde.
Voila, c’est tout pour aujourd’hui. Dans mon prochain article, je présenterai en quelques mots et quelques photos le processus décisionnel mis en place lors de la réfection de la pièce de concentration et de travail qu’est mon bureau actuel.
(*) Oui, sous couvert d’anonymat, je me permets de piquer honteusement les catchlines d’un certain provider d’entertainment bien connu dans le milieu du journalisme vidéo-ludique.
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